Lorsqu’une bouteille en plastique ou en verre, un papier, un paquet de gâteaux vide, un mégot de cigarette est jeté négligemment par terre dans l’espace public… c’est ce qu’on appelle le littering. Ce mot peut se traduire par « rejet de déchets sauvages ».
Le littering ou le jet de déchets diffus par terre
Le littering peut se définir comme « des petits déchets abandonnés ou jetés, dans les rues, les places, les parcs ou dans les moyens de transports publics, négligeant ainsi les poubelles et autres corbeilles à papier préparées à cet effet ». On parle aussi de déchets « diffus », ceux-ci étant peu volumineux comme du papier, une bouteille en plastique ou un mégot de cigarette…
Les déchets sauvages jetés de cette manière ne doivent pas être confondus avec l’élimination illégale des déchets ménagers, de l’industrie ou de l’artisanat dans le but d’éviter de payer les coûts d’élimination.
Ainsi, selon l’association des villes pour la propreté urbaine, sur un trottoir français, un passant rencontrera en moyenne, un papier ou un emballage alimentaire après 67m de marche, une déjection canine tous les 240m, un sac d’ordures ménagères tous les 900 mètres et au moins un dépôt sauvage après 1,5 km de promenade. (cf. chiffre tiré d’une étude de Zero Waste France). En France, environ 1% des 7,2 millions de tonnes d’emballages et papiers introduits chaque année échapperait à toute prise en charge et est donc considéré comme du littering. (Source Cabinet Galliléo pour Citeo). Ces déchets terminent alors dans la nature, dans l’eau…
Le littering, les objets par terre passés à la loupe des études
Une étude sur les déchets sauvages effectuée par l’Office fédéral de l’environnement en 2011 chez nos voisins suisses montre la répartition des objets jetés sur la voie publique : 66% des déchets sont des cigarettes, 16% des emballages de ventes à emporter (take away), 7% des emballages plastiques, alu ou en verre, 6% des briques en carton et des débris de verre.
L’étude montre aussi qu’il existe plusieurs types de littereurs : le jeteur occasionnel et le joncheur volontaire qui donne souvent une justification à ses actes (source : IGSU).
Une autre étude de l’Ademe de février 2019, montre aussi que les déchets rejetés dans la nature sont « un phénomène soit constant, soit en voie d’aggravation, une pratique bien ancrée et ancienne ».
Outre les déchets type électroménagers, voitures, encombrants, on retrouve aussi beaucoup de déchets diffus, comme les mégots de cigarette. Ils sont majoritaires, presque 60% en ville, lorsqu’on étudie les catégories de déchets en regard du type d’habitat. Ils sont le plus souvent jetés aux abords des routes et dans les espaces naturels. (Cf. Voir ci-dessous le graphique tiré de l’étude)
Source : igsu.ch
AE : Activités Économiques ; VHU : Véhicules Hors d’Usage ; DEEE : Déchets d’Équipements Électriques et Électroniques
Les collectivités territoriales considèrent que le littering est principalement dû à « l’incivilité (33 %) qui motive les déposants de déchets sauvages et l’absence de sanctions (25 %) qui contribue à faire perdurer cette pratique ».
Source : actu-environemment.com
Une pratique de jeter ses déchets par terre, qui a des conséquences négatives
Cette étude de l’Ademe montre aussi les conséquences du littering : les paysages se dégradent, le cadre de vie et l’image du territoire sont affectés. L’impact sur l’environnement est important avec la pollution des sols et de l’eau. Le littering génère aussi d’importants coûts de nettoyage pour les collectivités, mais aussi des dépenses liées aux mesures préventives et aux campagnes de sensibilisation.
Le rejet dans la nature ou sur la voie publique peut être dangereux pour les personnes et les enfants qui se coupent ou se brûlent avec des déchets abandonnés ici et là ou portent ces déchets sales à la bouche.
Comment lutter contre le littering ?
La loi française prévoit des amendes et des sanctions pour les personnes responsables de cet acte.
Il existe aussi des plateformes telles que depotsauvage.fr pour traquer les décharges illégales en publiant en ligne des photos de celles-ci, ainsi que leur emplacement.
Bon à savoir
La police et la gendarmerie ont recensé en 2023 44.832 infractions liées aux détritus, soit une hausse de 15% par rapport à 2020, selon le Figaro. Cela représente 120 infractions par jour, sans compter les cas restés impunis.
Pour lutter contre le rejet sauvage, les industriels ont créé des objets avec un design adapté, comme les bouchons attachés à la bouteille ou la languette de métal des canettes.
Dans certaines communes, quand les littereurs sont connus, les maires leur retournent leurs déchets, comme l’a fait le maire de Laigneville dans l’Oise, qui a ensuite diffusé cela sur YouTube. L’ONF, dans la forêt de Fontainebleau, a mis en place plusieurs pièges photographiques pour identifier les auteurs de dépôts sauvages.
La Suisse a essayé les messages humoristiques plutôt qu’autoritaires ainsi que des visuels décalés pour inciter les gens à jeter les déchets dans une poubelle. Au Danemark, on dessine au sol des traces de pas vertes qui vont vers les poubelles, ce qui a fait baisser le nombre de déchets par terre.
Pour lutter contre le jet des mégots par terre
Plus d’une personne sur quatre avoue jeter des déchets par la fenêtre en conduisant sur l’autoroute et 41% des Français avouent jeter des déchets dans la rue ou dans les lieux publics, indique une étude de 2023 réalisée par Ipsos et publiée par Vinci Autoroutes.
Pour lutter contre le littering, il existe des solutions, comme la mise en place d’une collecte, de la dépollution et du recyclage des mégots, comme le propose l’entreprise TchaoMegot.
Nous pouvons donc installer des bornes de collecte ou des abris fumeurs, mais aussi nous occuper du ramassage. Nous mettons en place des actions de sensibilisations et de préventions pour éduquer les citoyens et leur apprendre le bon geste : marquage au sol, mât de signalisation, affiches de communication.
Nous dépolluons les mégots de cigarette en utilisant un solvant neutre, le CO2 supercritique, pour transformer l’acétate de cellulose en isolant. Ce procédé nous permet de préserver les ressources précieuses : comme l’eau !
Toutes ces actions permettent de réduire le nombre de mégots au sol et donc de préserver l’environnement !
Collectivités, entreprises, n’hésitez pas à nous contacter !