Une nouvelle machine plus grande et plus rapide pour dépolluer les mégots a été installée dans l’entreprise TchaoMegot. Elle peut traiter et dépolluer vingt fois plus de mégots de cigarettes qu’auparavant.

Un process technique innovant chez TchaoMegot
Quand Julien Paque a créé la société TchaoMegot, il avait besoin d’une machine capable de dépolluer les mégots et de rendre la fibre de ceux-ci propre et exploitable, débarrassée de la plupart de ses substances toxiques. L’entreprise s’est alors dotée d’une machine à extraire des arômes. Les industries pharmaceutiques, alimentaires et de la parfumerie utilisent particulièrement ce procédé de séparation pour extraire des produits végétaux.
Après de longues heures d’études et de recherche, le créateur de l’entreprise a transformé la machine en matériel apte à séparer les polluants de la matière, ici les mégots de cigarettes. « Il a développé avec cette machine un process efficace et innovant pour extraire les polluants, spécialement adapté à ces déchets toxiques », indique l’ingénieure de TchaoMegot, Amélie Velter.
Une machine d’une capacité de 10 litres qui a bien servi
D’une capacité de 10 litres par heure soit 7 200 mégots, ce matériel a depuis bien fait ses preuves. Mais d’année en année l’entreprise isarienne s’est développée et agrandie, la collecte de mégots a pris de plus en plus d’ampleur et « la machine a alors montré ses limites », ajoute l’ingénieure.
Le dirigeant de la société a donc décidé de s’équiper d’une nouvelle machine extracteur plus grande, qui est venue s’intégrer dans les nouveaux locaux plus spacieux, installés dans la commune picarde de Bresles dans l’Oise (60).
Traiter vingt fois plus de mégots de cigarettes
Cette nouvelle machine est plus grande et volumineuse que l’ancienne : elle a une capacité de 200 litres par heure, vingt fois plus que l’ancienne (soit 144 000 mégots). « Nous avons gardé le même principe que l’ancien extracteur, c’est-à-dire un traitement sans eau et sans aucun solvant toxique. Nous avons fait des modifications pour l’adapter au traitement d’une plus grande quantité de matières ».
Cette nouvelle installation va permettre de traiter plus de marchandises, jusqu’à 300 tonnes par an. Elle a été adaptée à la capacité de la production et aux besoins de l’entreprise qui se développe à l’échelle industrielle !
Une technologie de pointe au service de la dépollution
Ce modèle unique, en circuit fermé et boucle continue, possède une pompe plus performante, des technologies de pointe et un process adapté à sa grande taille. Mais le principe reste le même, comme au début de l’aventure TchaoMegot : le mégot de cigarette, après séchage et broyage, est transféré dans deux grandes cuves puis dépollué, avec le CO2 supercritique.
Les 4 000 substances toxiques ressortent alors dans des fioles sous forme de concentré, tandis que de l’autre côté le mégot est devenu de la fibre propre, dépolluée à 100% et surtout sans odeur. « Avec cette machine nous voulions déplacer le problème des substances toxiques, en concentré, pour qu’elles n’arrivent pas dans l’eau ou la nature».
Bon à savoir
30 litres de fibres dépollués produisent seulement 100 ml d’effluents toxiques à traiter, soit 0,3% de la matière.
Le matériau obtenu va ensuite être entreposé sous forme de rouleaux ou de plaques isolantes, disponibles en quatre épaisseurs. Celui-ci peut servir par exemple pour l’acoustique des machines et l’isolation ou encore au matelassage de doudounes (pour les rouleaux les plus fins).
Une nouvelle organisation optimisée
A côté de la nouvelle machine de dépollution écologique à sec, extractrice de polluants, d’autres matériels techniques ont été installés pour créer une ligne de traitement industrielle, fonctionnelle et efficace : le mégot arrive, subit trois séparations (on enlève les cendres, le tabac par exemple ou les déchets annexes type mouchoirs, papiers..), avant de mettre la matière triée à sécher. Et cela peut être plus ou moins long selon la région où ils ont été récoltés : « Le mégot du sud est plus sec que celui du nord », souligne Amélie Velter.
Cette machine et le process ont été certifiés et labellisés GreenTech Innovation par le Ministère de la Transition Ecologique, protégés par des brevets au niveau mondial. Le laboratoire d’Etat Ineris a validé et jugé performante la dépollution.
Répondre à la demande pour dépolluer plus de mégots
Le passage à l’échelle industrielle et le nouvel agencement dans l’usine facilitent le travail et le rendent plus rapide grâce à une organisation optimisée et efficace. Ces nouveautés vont aussi permettre de mieux répondre aux demandes des collectivités et des entreprises pour le traitement des mégots, récoltés dans les cendriers muraux ou sur pied, les points d’apport volontaire installés dans les différents points de collecte des villes.
« Nous avons créé un procédé naturel et écologique respectueux de l’environnement. Nos clients peuvent ainsi en toute sécurité s’adresser à nous pour le recyclage de leurs mégots mais aussi communiquer sur celui-ci dans leurs actions RSE »