Rien ne se perd, tout se transforme… Le upcycling ou surcyclage est possible avec de nombreux matériaux et notamment les mégots de cigarettes.
Qu’est-ce que l’upcycling ?
L’upcycling est devenu un concept éco-responsable et économique répandu partout dans le monde et notamment en France. Appelé aussi surcyclage, recyclage valorisant ou suprarecyclage, le upcycling consiste à récupérer des matériaux ou des produits dont les consommateurs n’ont plus l’usage. L’idée est ici de les transformer en matériaux ou produits de qualité ou d’une utilité supérieure. Il s’agit donc d’un recyclage « par le haut ».
L’upcycling n’est pas le recyclage
L’upcycling ne peut pas être considéré directement comme du recyclage. Le recyclage implique la plupart du temps une dépense en énergie et/ou en eau. L’upcycling ne doit pas entraîner un processus de transformation et des actions mécaniques ou chimiques sur la matière récoltée. Le produit doit être récupéré tel quel, puis amélioré de façon à lui apporter une nouvelle utilité, une nouvelle vie. C’est l’art de faire du neuf avec du vieux…
La notion de valeur ajoutée est ici importante et au cœur du processus d’upcycling. Le surcyclage transforme des déchets en produits de bien meilleure qualité, qui auront ensuite une nouvelle vie. La qualité de ce nouvel objet est supérieure au matériau d’origine.
Une tendance forte de l’économie circulaire
La loi relative à la lutte contre le gaspillage et l’économie circulaire ou loi AGEC (loi de 2020) entre directement dans la logique de l’upcycling : ce texte législatif demande la réduction des déchets à la source et encourage la mise en place de l’économie circulaire, la réutilisation, le réemploi et le recyclage des objets et des matériaux. Ce modèle de production et de consommation consiste entre autres à réutiliser ou transformer ce qui existe déjà.
Bon à savoir
Depuis la promulgation de cette loi, les produits du tabac constituent une nouvelle filière de Responsabilité Élargie du Producteur (REP), c’est-à-dire une filière pollueur-payeur soumis à des obligations en matière de gestion des déchets, d’éco-conception et de sensibilisation des consommateurs.
L’upcycling est un processus de consommation responsable. Il s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire, visant à valoriser les matières et produits déjà existants au lieu d’en fabriquer de nouveaux. L’upcycling ne nécessite pas de transformation majeure de la matière, ni d’utilisation massive de nouvelles ressources. Il préserve l’environnement. On parle alors de déchets « upgradés », ou valorisés.
Upcycling, pratique déjà utilisée dans les pays en développement
Cette pratique est d’abord née dans les pays en voie de développement par nécessité. Dans ces pays, il est compliqué d’accéder aux biens de consommation basiques, trop chers. Autant réutiliser ceux existants déjà. Les pays développés ont ensuite adopté ce concept et se sont à leur tour mis à récupérer et valoriser des objets. On ne jette plus, on réutilise, on valorise, on transforme.
Bon à savoir
Le mot upcycling est apparu dans le milieu des années 1990 grâce à Reiner Pilz, ancien ingénieur reconverti en architecte d’intérieur.
Quelques exemples concrets de upcycling en France
Des entreprises françaises retravaillent les surplus de bois pour les transformer en mobilier haut de gamme faits sur mesure. D’autres utilisent des chambres à air de vélos ou de camions pour faire de la maroquinerie, des bâches de camion deviennent des sacs à dos, des produits de la haute couture sont réutilisés (comme des chutes de tissus) pour fabriquer de nouveaux vêtements.
L’upcycling c’est aussi utiliser des objets du quotidien pour en faire des œuvres d’art. Ainsi le sculpteur ghanéen El Anatsui, artiste le plus coté du continent africain, expose ses œuvres, faites avec des capsules de bouteille, de l’aluminium et des fils de cuivre recyclés, au Metropolitan Museum of art, au British Museum, au musée d’art moderne de Paris…
Vik Muniz, un artiste brésilien, utilise des déchets, des objets recyclés pour recréer des œuvres célèbres, comme par exemple La Joconde ou le portrait d’Elizabeth Taylor. Ses créations sont exposées au musée MOMA de New-York, à la Tate Modern à Londres et au Centre Pompidou à Paris .
Thierry Jeannot, artiste français designer, utilise des bouteilles et des déchets en plastique PET pour créer des lustres, des sculptures et des installations lumineuses.
Alexandre Hannesse (alias Gothlieb Tjiackk), un photographe artiste plasticien belge, réalise des créations insolites, des portraits de stars avec des mégots de cigarettes.
L’upcycling chez TchaoMegot
L’acétate de cellulose présent dans le mégot de cigarette est d’abord récolté dans nos collecteurs ou cendriers puis devient, par un traitement sans eau ni produit toxique avec le CO2 supercritique, un matériau utilisable dans le rembourrage de doudounes. On peut ainsi parler de recyclage et d’upcycling en même temps.
La matière produite est dépolluée avec une technique unique au monde et brevetée. Elle est utilisée comme isolant pour des vêtements mais aussi comme matériau pour le bâtiment.
Ce processus est dans le même esprit que l’utilisation par des entreprises de bouteilles en plastique PET et de textiles pour fabriquer des doudounes ou du polaire, telle la marque française Picture organic clothing.
Bon à savoir
Les entreprises et les collectivités qui mettent en place la collecte et le recyclage des mégots de cigarettes avec nous peuvent ainsi mettre en avant dans leur communication et leur RSE les actions entreprises et notamment le upcycling. C’est une solution de valorisation qui donne une seconde vie à ce type de déchet.